jeudi 24 septembre 2015

N.W.A. : Straight Outta Compton - De l'obscurité du ghetto à la lumière des projecteurs (Attention Spoilers !)

N.W.A., groupe de rap californien de la fin des années 80 qui a clamé la colère de la rue, l'injustice et la discrimination. Un album (Straight Outta Compton) et le groupe devient culte et entre dans l'histoire du rap. Des textes violents, percutants, réalistes, au flow extraordinaire. Mais le groupe voit surtout la rencontre de trois dieux du rap US : Eazy-E, Dr. Dre et Ice Cube. Ces trois noms qui vous sont familier ont mis en commun leur génie pour devenir le groupe de rap le plus influent à travers le monde à la fin des années 80. Aujourd'hui il est possible de vous familiariser un peu plus avec le groupe, ou de le découvrir, avec leur biopic, dans les salles de cinéma.






Boyz N the Hood

Les débuts ... dans la rue ...
Le film commence par une introduction à couper le souffle. Eazy-E, en pleine affaire de drogue, voit son petit deal partir en sucette, notamment avec l'intervention des forces de l'ordre. Le rythme est fort dès les premières minutes et on attend donc beaucoup de la suite du film. Malheureusement, ce n'est pas la vie du ghetto qui est mis en scène dans ce long métrage, mais plus la formation et l'ascension du groupe N.W.A. Encore heureux, les portraits de nos trois grands, sont bien tissés. On est vite confronté aux caractères de ces trois rêveurs, qui veulent exprimer leur colère et sortir de l'injustice. On voit peut-être très peu le ghetto, mais l'esprit y est. Les anecdotes sont intéressantes, comme la première fois de Eazy-E face à un micro, enregistrant Boyz N the Hood, l'inspiration de Ice Cube dans son bus scolaire ou les premiers set de Dr. Dre. Cependant, l'histoire fait vite place à l'ascension et c'est tout de même un peu dommage.



Fuck tha Police

La dure loi de la rue
Bien plus qu'un simple biopic, le film revient sur les événements qui ont enflammé L.A. au début des années 90. Evénements qui ont même vu à l'époque, les Bloods et les Crips se réunir. Car le combat pour les afro-américains de L.A. est le même pour tous : celui contre la discrimination et l'injustice. La police est à chaque coin de rue, prêt à arrêter n'importe quel jeune, pour sa couleur de peau et sa probable appartenance à un gang. Une scène forte du film est celle où les membres du groupe sortent tous du studio d'enregistrement pour retrouver Dre et prendre l'air. Deux voitures de police les interpellent et les arrêtent sans aucune raisons. De cet incident, Ice Cube rédigera le son le plus fort, le plus mémorable et le plus violent du groupe : Fuck tha Police. Tout au long de l'histoire (probablement romancée par moment), le groupe va grandir avec son public. Aimé ou détesté, vu comme des visionnaires pour certains, des provocateurs pour d'autres, le groupe va attirer les foules. Lors de leur concert à Détroit, dans le but de prôner la liberté d'expression et de provoquer la police, le groupe entame avec fureur le son Fuck tha Police. Coursé par les forces de l'ordre et arrêté, le public va défendre le groupe et vont permettre au gangsta rap, de rentrer dans l'histoire. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que N.W.A., ça n'est pas seulement du gangsta rap, c'est la violence des quartiers mise en scène, c'est du vécu et de la colère, mais aussi de la passion pour ses gars mordu de musique. Il suffit de voir leurs clips pour comprendre qu'ils prônent la tolérance, la liberté et la diversité.



Express Yourself

La légende en marche 
Le milieu dans lequel vivent nos protagonistes est violent, que ce soit dans la rue, dans les studios de productions, entre les producteurs, etc. Ils se rendent compte chacun leur tour, qu'on ne peut compter que sur soi-même. La fin de l'histoire N.W.A. on la connaît. Eazy-E meurt du Sida et laisse derrière lui une carrière qui aurait pu aller plus loin, mais aussi deux potes qui sont passés à côté de beaucoup de choses. Dr Dre va fonder Aftermath Records et produire des pointures tels que Snoop Dogg, Eminem ou 50 Cent. Ice Cube va lui devenir aussi un producteur de talent et un acteur reconnu pour ses comédies. Mention spéciale d'ailleurs à O'Shea Jackson Jr. fils d'Ice Cube, qui incarne ... son père ! En même temps, la ressemblance est frappante. Parlons de la bande son maintenant ... Bon, c'est une tuerie ! C'est N.W.A. forcément, donc c'est de la patate. Du bon rap rétro et hardcore des années 80-90 pour le plaisir des oreilles. D'ailleurs, les trois sons que j'ai choisis pour illustrer chaque partie de ma critique, sont mes trois préférés et sont à écouter sans modération ! (Bien entendu je rajoute Straight Outta Compton !)



Sentence :

Un bon biopic ! Je n'irai pas jusqu'à très bon pour deux raisons. Tout d'abord, je m'attendais plus à un film sur la vie du ghetto et les galères quotidiennes des trois artistes avant d'en arriver à N.W.A. Et l'autre raison, c'est le fait qu'on sente que certains passages ont été romancé. Mais ça reste tout de même crédible tout au long de l'histoire. N.W.A. : Straight Outta Compton, est un bel hommage au groupe, très bien foutu, très intéressant et à la bande son qui défonce ! Deux heures de bonheur que je vous conseil vivement ! 








Ellossan

mercredi 23 septembre 2015

ZOOM sur : Le Portail des Pénitents Noirs - Musée des Augustins - Toulouse

Le weekend dernier, c'était l'occasion de profiter de votre ville, Toulouse et de son magnifique patrimoine culturel avec les Journées Européennes du Patrimoine.

J'ai (Ellossan) d'ailleurs participé activement à cet événement avec Jérémy et Juliette, en animant des visites à travers la Toulouse Baroque. Pour l'occasion, je vous propose de faire un petit arrêt sur un bijou de l'art baroque que vous voyez très souvent mais dont vous ignorez peut-être l'origine : Le Portail des Pénitents Noirs.



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Tout d'abord, deux trois mots sur le musée le plus célèbre de la ville rose ! Auparavant, s'y trouvait un couvent, fondé entre 1310 et 1341, pour les religieux de l'ordre des Ermites de saint Augustin, sous l'autorisation du Pape Clément V. Le couvent devient bien national en 1790, suite à la suppression des ordres monastiques, pour devenir le musée que l'on connait. Le musée des Augustins, musée des Beaux arts de la ville de Toulouse, fut créé fin 1793, à la demande du Premier Consul, Napoléon Bonaparte, en vue d'instituer quinze musées dans les grandes villes françaises. Le Louvre ne pouvant recevoir toutes les œuvres, il faut trouver des espaces de stockages à travers tout le pays. Le musée, qui est d'ailleurs le deuxième en France, après le Louvre, fut conçut dans un esprit pratique. Il ne faut cependant pas oublier que les collections toulousaines étaient déjà riches. La création de ce musée a permis aussi de protéger les œuvres des saisies révolutionnaires.



La belle entrée des Augustins et
son portail des Pénitents Noirs


Aujourd'hui c'est sur le portail que nous allons nous attarder, mais faisons un arrêt sur les Pénitents noirs, a qui appartenait ce portail. La confrérie des Pénitents s'installe à Toulouse vers la fin du XVIe siècle. Ils se divisent en plusieurs organisations : les Pénitents Bleus, appartiennent à la noblesse; les Pénitents Blancs à l'artisanat; les Pénitents Noirs, proviennent des corporations de marchands. En 1576, ces derniers s'installent dans le couvent des Augustines (quartier Saint Georges), qui avaient rejoint la Réforme et laissé le monastère disponible, au n°3 de la rue Saint Jérôme. Les Pénitents Noirs, reconstruisent une chapelle en 1645 (démolie en 1970 en même temps qu'une partie du quartier Saint Georges) dont il ne subsiste aujourd'hui que ce portail.

Au dessus de la porte il est possible de lire une inscription gravée sur un cartouche en marbre noir :  

"Noire mais belle, douloureuse mais rayonnante. À Dieu très grand et très bon, Qu'en cette chapelle de la Croix, la paix fut l'oeuvre de la Croix. Sous le règne de Louis, l'armée pacificatrice érigea cette auguste façade. pour les Pénitents qui l'habitent, l'apparence est le deuil, mais c'est la Croix qui consolide les vraies joies et ici, se dressera pour l'immortalité, le temple dont la richesse est la Charité, dont toute gloire est la Croix." 

Petite anecdote : Après la construction de la chapelle, les pénitents commandèrent un programme pictural peint sur le thème de l'exaltation de la Sainte Croix. Ils firent appel à de grands peintres de l'époque, Hilaire Pader, François Fayet, Nicolas Tournier et Aubin Vouet. Exaltation de la Sainte Croix que l'on fêtait le 14 septembre pour commémorer la découverte par Sainte Hélène, mère de l'Empereur Constantin, de la Croix à Jérusalem et la dédicace des basiliques constantiniennes de Jérusalem, le 14 septembre 335. Plus tard, l'Église ajouta l'anniversaire de la restitution de la relique de la Croix enlevée par les Perses et rapportée par l'empereur Héraclius en 629. C'est donc une liturgie triomphante, que l'Église célèbre au travers de la Croix, le "trophée" de la Rédemption. De ce programme iconographique, il ne reste aujourd'hui que sept toiles. Quatre sont aux Augustins et trois à la cathédrale Saint Étienne et célèbrent le sacrifice du Christ et sa résurrection. Vous pouvez d'ailleurs admirer une très belle oeuvre caravagesque de Nicolas Tournier : Le Christ porté au tombeau. Les deux autres œuvres qui l'accompagnaient disparurent, mais l'une d'elles, Le Portement de Croix, fut retrouvée grâce à l'actuel conservateur du musée, Monsieur Axel Hemery,  à Londres en 2010.

Vous remarquez certainement que ce portail est assez sobre en ornementation, mais il n'en reste pas moins un des plus beaux vestiges du Baroque toulousain. Il faut savoir que l'art de la Contre-Réforme, dans le contexte religieux, exige une austérité de l'extérieur pour prôner l’exubérance à l'intérieur de l'édifice. C'est un contraste saisissant que vous pouvez admirer à la Chapelle des Carmélites ou à l'église Saint Exupère. Ce portail est fait de pierre, deux niches sont disposées de part et d'autre de la porte d'entrée du musée. La plupart du temps, il devait s'y trouver des sculptures de personnalités saintes. Ces petites niches sont surmontées d'un fronton en bas relief, au dessus desquelles se trouvent des vases fleuris et fruités. On pourrait assimiler les fruits aux coings, symbole de la Résurrection. Vous remarquez surement une végétation omniprésente dans l'art du XVIIe . Elle permet l'exubérance, la théâtralité et surtout, vous offre les prémices d’un jardin d'Eden. Le but étant de toucher le fidèle au plus profond de son âme en utilisant une symbolique forte. Au dessus de la porte, se trouve l'inscription citée plus haut et encore au dessus, une sorte de cadre, encadrée par deux volutes en feuilles d'acanthe. Elle contient un bas relief où se trouve deux angelots tenants une couronne de laurier. Au centre se trouve une Croix noire, qui fait directement écho aux pénitents et à leur dogme. 


Dans la continuité de l'élévation, vous remarquez encore un fronton et un vase avec anse, contenant un bouquet de fleurs. Vous remarquez au passage, au centre de ce fronton, un médaillon encadré par des volutes, sur lequel sont représentés trois clous, qui font référence à la crucifixion du Christ. Deux clous pour les mains et un pour les pieds, qui donne encore plus de force à cette image de la Sainte Croix.  



La Sainte Croix et au-dessus, les clous de la crucifixion.

Comme vous l'avez compris, la composition possède de nombreux symboles, donnant un aspect majestueux à ce portail. Par exemple, au niveau du cartouche en marbre, où figure l'inscription, se trouve une frise incomplète. Trois symboles ont été identifiés. A gauche, les roseaux de la flagellation, à droite l'échelle qui a permis de descendre le Christ de la Croix. Enfin au centre, un coq, symbolisant le jour nouveau, le Christ qui se lève à l'Orient et donc la Résurrection. Ces symboles tournent donc autour de la Passion, mais aussi des valeurs des Pénitents Noirs. Il faut savoir que le coq est aussi le symbole de la vigilance, vertu nécessaire pour les corporations de marchands, tel que les Pénitents Noirs.


Fragment de la frise de la Passion


Les Journées du Patrimoine sont passées, mais rien ne vous empêche de pousser les portes et de découvrir les merveilles de Toulouse !




Textes et recherches :
Ellossan

Le Coin de la débrouille ! - Comment embellir sa terrasse (même si vous n'avez probablement pas de terrasse et que l'été se finit, ça reste tout de même une bonne idée !)


Aujourd'hui la parole est à Maxime ! Après avoir suivi les conseils de Naty dans le premier article du Coin de la Débrouille, on nous a proposé d'autres petits tuyaux pour apprendre à transformer les palettes ! Avec trois fois rien, il a fait quelque chose de magnifique et de super pratique ! 


Faire son Salon de Jardin avec des palettes et trois coussins !








Hello ! 


Comme vous pouvez le voir j'étais parti sur un nombre (illimité pour ma part) de palettes. Je voulais trouver le compromis entre être assis à la fois pas trop haut et perdre l’intérêt d'une "banquette" et pas trop bas pour justement perdre l'intérêt de la banquette. Du coup 2 palettes empilées c'est parfait !


Au début, j'ai fait un montage à blanc pour voir l'emprise sur la terrasse, coup de bol ça rentre pile poil dans la largeur ! bien ouèJ ! 

Désolé, je pensais avoir pris plus de photos pour faire une sorte de "step by step" mais non... :( mais je pense que vous retrouverez l'idée générale et devinerez les gabarits, découpes et montages utilisés ;)








Le 2 deux photos du dessus montrent l'idée d'assemblage final avec le retour en angle contre la façade et vous pouvez voir que j'ai de la chance, ça rentre pile poil de cou**** partout !! (Désolé cousin, on peut pas dire des gros mots ! - Ellossan)

Vous remarquerez aussi que j'ai commencé le ponçage... Si vous voulez vous lancer là dedans, évitez les palettes "peintes" car j'ai l'impression qu'elles étaient peinte par imprégnation. En gros même si vous poncez profond, la couleur reste toujours là et même avec un gros grain. Donc, des palettes neutres. Là ce sont des palettes "europe" le must dans le genre mais vous n'en trouvez pas dans tous les coins de rue, car elles sont consignées et du coup valent de l'argent...












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Au dessus encore, ce sont les systèmes d'accroche avec boulons, rondelles et écrous.

Les deux premières photos sont les mêmes mais prises par en haut et par en dessous, j'ai utilisé ça pour fixer les palettes de "l'assise", vous remarquerez les trous dans les palettes.

Les deux suivantes ont servis à fixer les dossiers à l'assise, la 3ème c'est un bloc que j'ai récupéré sur des chutes de palettes pour avoir une meilleure emprise au niveau de la fixation et la 4ème est la même mais vu du dessous (vous reconnaîtrez les couleurs des palettes). J'ai utilisé ce procédé 2 fois pour chaque palette rouge, un entre chaque "montant" vertical et j'ai doublé avec des équerres en pied les dossiers.




Et voici enfin le résultat final !!!






Le montage et la peinture datent du 01/04/2013, soit il y a un peu plus de 2 ans...

Maintenant on peut voir que le seul truc qui a bougé c'est la couleur de la teinture (qui était rouge-rouge-rouge) spécial extérieur en plus... mais rose ne fait pas dégueulasse ^^ (Si je trouve... - Ellossan)








Voilà, que dire en gros, ça vaut vraiment le coup à moindre coût ! (Ahah ! Jeu de mots ! ... - Ellossan)

C'est assez (très) robuste, ça a 2 ans et ça n'a pas bougé et ça finit par bien s'intégrer avec la végétation aux alentours, hormis la teinture et la peinture par endroit mais je dirais que ça vit avec le temps, c'est dehors 24/7 et je rentre les coussins l'hiver.

Je dirais que c'est pas une grosse entreprise mais j'avais le temps, l'envie, le matos sous la main et hop en une après-midi c'est monté ;) De plus, ça donne une plus-valu non négligeable à la terrasse vous en conviendrez et un gros plus lors de soirée ou autres avec du monde :)

Les travaux de peinture ont dû durer une semaine à tout péter et encore on a galéré pour être honnête... Car au rouleau c'est pas pratique pour les petits recoins.... Il faut bien poncé comme il faut, mais je pense qu'un vernis ou lasure peut faire l'affaire, ça peut donner un autre style ! (les goûts et les couleurs) 

Voilà, voilà !

Tchou !!



Maxime M.

mardi 1 septembre 2015

Le marché Victor Hugo : Le panier gourmand de la ville rose

Cette semaine, c'est notre ami Robin Serradeil, journaliste en herbe, qui vous propose la lecture d'un article sur le Marché Victor Hugo. Gare à vos papilles, elles ne résisteront pas à l'envie furieuse de se ravitailler dans ce haut lieu du patrimoine toulousain !
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Vous marchez à potron-minet. Un air frais enraye quelque peu la chaleur tant redoutée du sud français. Votre bras s'incline légèrement sous le poids des victuailles locales, soigneusement empilées dans votre bannette. Aujourd'hui c'était jour de marché dans la « Petite Barcelone », et vous ne savez qui du confit de canard aveyronnais ou du Cachou Lajaunie vous donne le rose aux joues. Comme une évidence, vous comprenez que Toulouse, avec ses 32 marchés, a le sens de la gastronomie chevillé à ses rives. Outre son amour tenace pour le ballon ovale, le Toulousain prend plaisir à garnir généreusement son panier. Sur ce point, le marché Victor Hugo s'impose comme une excellente adresse. La place Wilson, sous le regard bienveillant du poète Pierre Goudouli, contemple jalousement, à quelques mètres de sa fontaine, ce lieu unique où s'entremêlent une incroyable variété de métiers de bouche.
 
Parce qu'à Toulouse, chaque marché a ses sortilèges, il faut se lever aux aurores pour déceler les secrets d'un tel envoûtement . Chez « Bellocq », on a compris que l'ingrédient caché de la réussite, c'est l'huile de coude. Poissonniers de tradition, sous l’œil vif et éberlué d'un saumon écossais, Pascal et ses hommes s'activent à glacer le banc. La tache est physique, mais indispensable: le marché ouvre ses portes à 6h, et les premiers clients sont matinaux. Voilà quarante ans que la filiale familiale s'est implantée sur la place du prosateur romantique, quarante ans à suivre l'éprouvant ballet des pelles et des couteaux à filet. L'objectif est affiché: une fraîcheur et une qualité des produits irréprochables. Ces derniers sont sélectionnés minutieusement, partagés entre Atlantique et Méditerranée.
Alors que ce monde s'emballe, un salmigondis d'effluves s'empare subitement de vos cloisons nasales. Vous ne savez plus où donner de la tête, mais votre cœur balance pour la loge 232. Si le chiffre ne vous parle pas, le fromage affiné, le mamia basque, ou encore le lait caillé vous attirent inlassablement aux devants des vitrines de « Betty ». Vous avez là la grande figure du fromage toulousain, imposante, aux services de vos papilles depuis 48 ans ; une enseigne plus que familière dans le paysage occitan, mais qui ne cesse de se réinventer. Stéphane Murcia, loin de présenter le métier de fromager comme une sinécure, n'hésite pas à valoriser la créativité de ses employés. Au menu, et dans vos assiettes, camembert aux figues et aux noisettes, brie farci au basilic frais et aux cranberries, et la dernière recette en date: un brie non affiné recouvert de ciboulette. A noter la possibilité de tester et déguster une large gamme de grands crus, pour un mariage de saveurs des plus remarquables.
Les heures passent, et les allées d'Hugo foisonnent toujours plus de monde, au grand dam des centres commerciaux et des grandes surfaces. Si le « Made in France » attire ici les morlingues de la ville, il y règne une atmosphère chaleureuse et bienveillante. « C'est avant tout un lieu de rencontre, nous confie Fabien, jeune habitué, un lieu où il fait bon flâner au détour des étals, un lieu où l'on prend son temps ». Il est à penser que le vieux hangar et ses vitrines usent de quelques magies pour faire parler les gens. Dans cette toile, les cris des commerçants s'érigent comme une perpétuelle invitation à l'interaction.
Votre périple terminé, laissez donc le vent d'autan s’agripper à votre peau, et vous emmener sur les Boulevards du Marché Cristal. Cette épopée culinaire ne peut se terminer que sur une bonne note: l'aligot, spécialité régionale, est ici tout indiqué. La boulimie ne saurait pourtant vous rattraper: Toulouse la Rose s'apprivoise autant à pieds qu'à vélo ; et en Occitanie, les foulées compensent aisément les bouchées.

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Marché Victor Hugo
Place Victor Hugo
31000 Toulouse

Horaires : 06h -14h, fermé le lundi
Crédit photo : Naty